La résidence
Souvent, avec Anaïs, amie et binôme de longue date, sur la route pour aller jouer On boira toute l’eau du ciel, on essaye de conquérir le monde.
Je me souviens qu’un jour, alors qu’on était en direction de Marseille, on s’est dit qu’on envisagerait un nouveau projet avec du son et de la vidéo.
Il y avait ce lieu à Cannes-et-Clairans chez le collectif SILO dont Romain puis Klara m’avaient parlé : le lieu d’accueil mettait à disposition des espaces et du matériel pour expérimenter le son et l’édition.
C’était dans une ancienne coopérative viticole, qui donne accès à des cuves à vin vides et à du matériel d’édition – qui utilise entre autres une ancienne technique au plomb.
On a pu rejoindre la résidence pour deux semaines, fin septembre 2018.
Le groupe déjà présent, organisé autour de questions liées à l’éducation populaire et passionné par l’écriture radiophonique, la cuisine, la typographie, les espaces sonores, et que sais-je encore, nous a permis de passer un bon moment.
On a pu profiter d’espaces à l’acoustique étonnante et de paysages sauvages.
La création
On a essayé d’écrire ensemble, Anaïs et moi, autour de ce qui nous inspirait (l’enfermement, son corolaire et son opposé), collecté des sons et des images, ainsi que les voix de Jim et Matthieu.
On a présenté notre création in situ « Nos cris retenus » dans une cuve en béton de 5 mètres cube (très réverbérée!) à l’issue des 10 jours de résidence. Vous pouvez écouter la totalité de la musique sur le lecteur Soundcloud ci-dessous.
Je l’avais spatialisée sur 6 enceintes et lui avais fait subir un traitement drastique pour limiter les résonances assourdissantes de la cuve, bien que celles-ci avaient également un intérêt musical.
Anaïs avait imaginé une projection vidéo de l’intérieur mais aussi depuis l’extérieur de la cuve, ce qui créa un puits de lumière et donna l’impression d’un hublot qui s’immergeait peu à peu à l’ouverture de la trappe.
site du collectif SILO
Photos : Pierre Acobas